Joachim a voyagé autour du monde pendant un an. Il est parti le jour de son 25ème anniversaire, et est rentré après 365372 jours. Et tu es ici sur son carnet de voyage.
Depuis son retour, Joachim a écrit un livre : 360 in 365 ».

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Moscou, ville folle

Moscou est une ville étrange. Il faut plus de quelques jours pour la connaître, la cerner… cinq jours c’est pas vraiment assez. Et puis bon, un post rapidement écrit avant le départ du Transsibérien c’est pas génial non plus pour rapporter une expérience déjà pas complête. C’est pour ça qu’il y aura deux posts, et que je les publie en décalé pour vous faire profiter de votre weekend et pas vous forcer à rester à l’intérieur lire ma prose. Sortez-donc, faites la bises à une vieille dame, chantez dans la rue, enfin nature quoi.

Moscou. Je dois d’abord signaler que j’ai fait cinq ans de russe au collège et lycée. Je sais donc lire le cyrillique, demander du pain à un moscovite, me renseigner sur mon chemin (même si je confonds ma droite et ma gauche), et dire que ma soeur est dans l’armoire (même si c’est pas vrai, elle n’est pas dans l’armoire). C’est la base des choses à savoir, à peu de choses près. Et puis il faut aussi savoir que 700 roubles ça fait à peu près 15€, et donc que ça fait 100 francs. Je précise ça pour ceux qui comptent encore en francs. Moi ça m’a passé, hin, je compte en anciens francs maintenant.

L’architecture de Moscou est étrange. Enfin, je dis ça pour un Bordelais-Parisien peu habitué à voir des arbres dans sa ville. Et des squares. Et des églises orthodoxes avec des bulbes dorés, et des bâtiments colorés, et des faucilles et des marteaux sur les ponts ou les universités. Mais il ne faut pas imaginer que ça sent le chou bouilli et que tout le monde roule en Lada. Le communisme n’est pas aussi visible qu’on pourrait le penser… par contre le capitalisme fait des ravages, j’ai été très surpris par toutes les enseignes lumineuses de grandes marques (Samsung, etc…) sur des toîts, les publicités énormes qui recouvrent des bâtiments entiers (généralement pour cacher les bâches de travaux), et les marques multinationales (Starbucks, Société Générale, Mc Donald’s) qui ont des succursales bien implantées. Je ne m’attendais pas vraiment à ça, mais j’imagine que c’est logique, il faut vivre avec son temps et tout ça. Et Paris est finalement épargnée niveau publicité…

Au delà de l’aspect visuel de la ville, le plus important c’est les gens qui y vivent. Je vais passer sur « oh les tronches qu’ils ont les Russes! », les Français sont gratinés aussi. Enfin je vais pas dire non plus que j’ai pas été choqué par le nombre de coupes mullet que j’ai vu dans le métro moscovite. Les coiffures n’ont pas survécu à la déstalinisation, malheureusement. C’est en voyant deux garçons avec des peignes se recoiffer l’un-l’autre en discutant de leurs copines que je me suis dit que non, les franges masculines c’est pas vraiment top, et les cheveux dans le cou encore moins, même si ça fait « slave ».

Enfin bref, les gens… Tu peux les trouver froids, c’est vrai. T’as le droit, vu comment tu te fais bousculer dans le métro, vu comment ils vont pas t’adresser la parole, vu comment personne ne parle anglais… Mais quand tu en connais, c’est les meilleurs gens du monde. Oui bon, je dis ça pour l’instant, je connais pas beaucoup d’autres gens du monde (à part mes copains à Bordeaux et à Paris). Mais bref, les gens à Moscou c’était top. Mon premier hôte CouchSurfing, Ali, est tout à fait top, par exemple. Ali c’est pas un nom très slave : sa famille est d’origine Azeri, d’Azerbaïdjan (à ne pas confondre avec l’origine Azerty, dont je fais partie, et qui me pose des problèmes face aux Querty. C’était drôle non, Azerty/Azeri…). Il est prof d’anatomie à la faculté et il est interne à l’hôpital, il joue de la trompette dans un orchestre et il a mon âge. Et malgré cet emploi du temps chargé, il m’a fait visiter des coins de Moscou que j’aurais jamais pu découvrir seul, il m’a présenté à ses amis avec qui on a parlé cinéma et littérature russe, et bien sûr parmi ses amis y’avait un acteur de théâtre qui sortait de sa représentation du soir. Visiter Moscou sans rencontrer d’acteurs de théâtre ça aurait été un séjour gâché. Et est tous allés boire de la Vodka russe (à pas cher le litre) accompagné de zakuskie (si je me trompe pas c’est comme ça qu’on appelle les amuse-gueule servis avec la Vodka : patates en rondelle, hareng et rondelles d’oignon, ça passe tout seul et ça évite la gueule de bois, moins amusante) dans un club à proximité du Dietskyi Mir (énorme magasin de jouets, actuellement en travaux à la grande tristesse de tous ceux que j’ai rencontrés) et de la Loubianka (énorme bâtiment du KGB, avec prisons secrètes et tout ça, repeint à neuf en rose saumon ou en orange tiède), et ce club s’appelait Masterskaia… Master, c’est comme ça qu’on appelle un peintre ou un acteur… Et la Masterskaia c’est sa résidence ou plus souvent sa chambre de bonne, parce que même en Russie, acteur ou peintre ça paie pas des masses. Et c’est un lieu qui est fréquenté par des gens normaux, qui sont aussi des acteurs ou des artistes… et c’est ça qui est amusant, les gens se la pètent beaucoup moins qu’à Paris.

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Masterskaïa Kafe, Moscou

Donc oui, Ali m’a fait visiter un parc, qui, selon ce qu’il m’a dit, est nommé « Nieskutshnyi Park », ce qui veut dire, le parc pas chiant. Et il porte plutôt bien son nom, vu qu’on s’y est pas fait chier. Il m’a fait visiter la colline aux hirondelles, qui domine la ville et d’où on peut, quand Moscou est enneigé, faire du snowboard. Oui, on peut aller tâter la poudreuse à Moscou après le boulot, environ 4 mois par ans. C’est sur cette colline que Staline a fait construire l’université de Moscou. Un GRAND bâtiment qui est la plus grande des sept soeurs, construites au même moment un peu partout dans Moscou, par des prisonniers Allemands après la 2° Guerre Mondiale. On les reconnait tout de suite, c’est des tours avec un style, comment dire… stalinien.

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Inutile de dire qu’on les voit de loin.

Et après, quoi? Il faut savoir que ce weekend là c’était le Dien Goroda, le jour de la ville, l’anniversaire de la fondation de Moscou. Et comme les russes aiment bien les feux d’artifices on est allés les voir, devant la bibliothèque Lenine, là où on a une si belle vue du Kremlin, la citadelle initiale de la ville, qui a abrité les Tzars y’a un bout de temps et une partie de la Guerre Froide jusqu’à y’a quelques années. Le Saliout, feu d’artifice, a commencé en retard, si bien qu’on se mettait à partir quand il a commencé (selon la loi si connue de l’arrêt de bus, où l’on attend et l’on se décide de faire le chemin à pied finalement et au moment où on en sort le bus apparaît). Et il n’a pas duré très longtemps. Dommage.

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Et ensuite on est allés dans un petit bar « secret » sauf que depuis le temps qu’il est secret il ne l’est plus vraiment. C’est sympa il y a des vitres sur les tables et on peu laisser des souvenirs dessous. Et une table sur un lit mezzanine. Et un groupe live qui avait fini de jouer. Enfin bref, de la bière russe, de quoi manger, et c’était une fin de soirée très réussie.

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Et donc Ali m’a hébergé deux nuits, chez ses parents. Sa maman, dont je ne suis pas arrivé à prononcer le prénom, ne parlait pas anglais. Donc j’ai eu un petit déjeuner très surréaliste, le jour où Ali a du partir tôt pour l’hôpital. Du thé, du pain, du fromage, de la confiture, ouai ok. Quand elle a commencé à sortir le caviar et le saumon, j’ai commencé à me dire qu’elle me trouvait un peu maigre. Quand elle a sorti un gâteau d’anniversaire, j’ai dit que j’avais plus faim, et c’était vrai. Mais après, heureusement, Ali m’a dit qu’ils avaient fêté l’anniversaire de son grand frêre, et donc qu’ils avaient plein de restes à terminer. Et puis bon, le caviar au petit déjeuner, c’est plutôt pas mal, je trouve.

Bon, c’est tout pour aujourd’hui, je vais un peu visiter Oulan-Bator. Demain je poste du nouveau.

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3 Comments

  1. Sympa comme description ; on y est un peu aussi.
    J’ai le droit de dire que j’ai vu au moins 1 faute ??? Et grossière (de surcroit) venant de ta part ;-)
    Enfin, c’était bien même si j’ai tout lu à voix haute en me balançant avec bébé dans les bras afin que Madame qui cuisine en profite !

    Tu ne nous as pas parlé de cette jeune femme de la photo ;-) –> c’est qui ???

    ++

    Comment by Alban — 13 sept. 2009 @ 13:00
  2. Si, si, c’est l’amie d’ali! enfin je sais pas trop si j’en ai parlé, j’ai rédigé ça dans le transsib avant de tuer ma batterie (et de pas pouvoir la recharger faute au courant 48V DC dispo dans le wagon 2° classe…
    Et puis un peu de mystère n’a jamais fait de mal à personne :)

    Comment by joachim — 13 sept. 2009 @ 16:16
  3. Très chouette, ça donne envie d’aller y faire un tour.

    Pour la loi de l’arrêt de bus, c’est la loi de Murphy (dit de l’emmerdement maximal) ;)

    *fonce lire la suite*

    Comment by Naga_ — 16 sept. 2009 @ 16:27



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